Impressionnante, la logistique qui a permis le déroulement des 45èmes Olympiades des métiers (60 métiers représentés, 70 000 visiteurs) est à la hauteur des enjeux : les deux meilleurs de chaque catégories gagnent non seulement un billet pour les épreuves européennes et mondiales, mais aussi une carte de visite professionnelle très prisée. « Ma médaille à Göteborg en 2016 m’a beaucoup servi, confie ainsi Julien Lair, peintre émérite. Je l’indique sur ma carte professionnelle, mes devis, mes factures… les clients y sont très attentifs. » Une consécration qui se mérite : dans tous les métiers, les jeunes se donnent à fond, depuis des mois : « Romain (Vieira) a travaillé avec acharnement le soir, le week-end… », indique Henri Chinault, coach du finaliste normand en couverture métallique. « Je me suis beaucoup entraîné chez moi et au CFA, note Florian Servian, candidat normand en peinture. J’ai tracé plus de 10 fois le Mont-Saint-Michel, le logo qu’on allait avoir à faire. Et je me suis entraîné au moins 6 fois à des épreuves de vitesse. »
Dylan Lajoye avait, de son côté, réalisé 4 à 5 fois le parapluie en linoléum qu’il a dû effectuer en ouverture des Olympiades. Idem pour le drakkar ou le personnage de Monet qui ont vu le jour, au pôle carrelage, grâce à la dextérité de Lucas Langlois.
À cette préparation technique s’est ajouté, depuis plusieurs semaines, une préparation physique de sportif de haut niveau. Toute l’équipe normande s’est d’ailleurs retrouvée, pendant la durée des Olympiades, tous les matins à 6 heures, pour un jogging mobilisateur. Résultat, deux heures plus tard, les jeunes sont en pleine forme, pour relever des défis de haut vol : « En carrelage, donne pour exemple Davy Rezeau, expert sur le pôle, les candidats avaient à réalisé deux faïences murales et une faïence de sol, plus un module de vitesse, le tout en 20 heures de travail. » En plâtrerie et constructions sèches, Brandon Benset a dû façonné un espace de trois cloisons et un plafond, orné de découpes représentant le Mont-Saint-Michel (vedette des Olympiades !), l’aiguille d’Etretat et un camembert.
De véritables épreuves d’endurance, auxquelles de nombreux collégiens et lycéens de toute la région ont assisté avec intérêt. « C’est une très bonne occasion pour que nos élèves découvrent des métiers et préparent leur orientation », témoignait ainsi, dans les allées du salon, Florent Lelièvre, professeur de technologie à Tilly-sur-Seine.
Malgré l’affluence – le parc des expositions n’a pas désempli pendant 2 jours – les candidats sont restés très concentrés sur leur travail et son avancement. « La méthodologie et la gestion des priorités est un volet fondamental », analyse Yohann Masurier, coach de Yoann Fauveau, finaliste normand en métallerie.
La maîtrise du temps s’est d’ailleurs révélée un atout essentiel pour les candidats qui, comme Anthony Courant, en plomberie et chauffage, ont mené, sans précipitation, leur petit bout de chemin, respectant l’adage de La Fontaine selon lequel rien ne sert de courir, il faut partir à point.