Un centre de formation moderne et performant
Conçu et organisé pour transmettre à chaque apprenti(e) une formation éclairée et un savoir-faire d’excellence dans tous les métiers du Bâtiment, l’Espace Lanfry de Rouen est un centre de Formation en Apprentissage à l’architecture contemporaine, permettant une pédagogie innovante résolument tournée vers l’avenir de la profession. Au service d’un lien fort entre la formation, les transitions énergétiques et numériques, ce bâtiment flambant neuf propose des espaces de formation, intégrant les nouveaux outils techniques et numériques qui permettront cette transversalité, devenue indispensable dans les métiers du BTP et de la construction durable. Cet espace, unique en France et ancré dans son époque, est un véritable lieu de vie ouvert et convivial.
Associer le nom de Georges Lanfry à cet espace n’est pas anodin. Ce grand homme lié à l’histoire de la Normandie incarne des valeurs morales qui inspirent au quotidien les équipes du Bâtiment CFA Normandie dans le cadre de la formation et la transmission du savoir aux Apprentis(es).
Georges Lanfry, un humaniste engagé et généreux
Né en 1884 à Mont-Saint-Aignan, en Seine-Maritime, Georges Lanfry a marqué son époque traversée par deux conflits mondiaux qui l’ont profondément touché.
Pacifiste dans l’âme, il organise le Congrès de Bierville en 1926 et un musée itinérant « Paix ou Guerre » de 1930 à 1932. Sensible à la misère sociale, il participe activement à la campagne « Rouen-taudis » en 1925 afin de dénoncer les conditions de vie déplorables dans certains quartiers rouennais.
Durant la seconde guerre mondiale, il est chef du réseau départemental du groupe « Résistance » ainsi que membre du Comité départemental de libération nationale dès 1943.
En mars 1945, il joue un rôle de premier plan dans la création du grand quotidien normand Paris-Normandie, dont il devient l’un des deux gérants. Vers la fin de sa vie, entre 1963 et 1965, il se lance dans une dernière grande aventure caritative, la campagne des chiffonniers d’Emmaüs.
Georges Lanfry, un fervent défenseur du patrimoine architectural
En 1926, sa passion pour l’archéologie le conduit à s’investir dans les fouilles de la cathédrale de Rouen ainsi qu’à l’abbaye de Jumièges aux côtés de l’archéologue anglais John Bilson. Il se fait un nom parmi les archéologues après sa découverte d’un déambulatoire du XIème siècle à Jumièges en 1927 et lorsqu’il révèle l’existence d’une crypte romane à la cathédrale de Rouen entre 1950 et 1951.
Au fil des années, Georges Lanfry s’impose progressivement comme l’un des spécialistes de l’architecture normande des XIème et XIIIème siècles. On lui doit une abondante bibliographie, dont une série de monographies consacrée à la cathédrale de Rouen.
Construire, restaurer et transmettre
Passé par l’École des beaux-arts de Rouen, il reçoit une formation d’architecte lui permettant de démarrer son expérience professionnelle dans deux cabinets d’architectes rouennais. En 1911, Georges Lanfry rejoint l’entrepreneur Maurice Baron pour lequel il travaille durant dix ans avant de racheter sa société en 1921.
Parallèlement à ses activités de chef d’entreprise, il devient Président du Syndicat patronal du bâtiment de Rouen de 1938 à 1959. A ce poste, il s’illustre :
- Lors des négociations avec les syndicats ouvriers dans les années 1936-1938
- En organisant des équipes de dégagement et sauvetage à Rouen entre 1942 et 1944
- Dans son action décisive pour l’apprentissage professionnel
En tant que Président de la Fédération Nationale du bâtiment de 1945 à 1950, il collabore activement avec son ami Eugène Claudius-Petit, Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme, et joue un rôle déterminant dans le démarrage de la reconstruction de la France.
Entre 1958 et 1962, Georges Lanfry préside la Chambre de Commerce et d’Industrie de Rouen. Il assiste à l’achèvement des travaux de l’estuaire de la Seine et la détermination du tracé de l’autoroute Paris-côte normande.
Il s’est éteint à l’âge de 84 ans, le 20 janvier 1969 à Rouen en nous laissant un héritage riche en valeurs humaines.